Noir austral de Christine Adamo
70 000 ans avant J.-C. La terre australe est investie par les Aborigènes, qui traversent le détroit de Sunda. Ils vont établir, avec les esprits autant qu’avec les éléments et les extraordinaires animaux de la mégafaune, des relations respectueuses. Jusqu’à l’arrivée des Ventres-de-poisson, les Blancs, au XVIIIe siècle. Parmi eux, un certain Philippe d’Auberac, naturaliste de La Pérouse, mandé par le roi de France. La rencontre des deux peuples sera violente, sanglante. Un cocktail explosif que les uns et les autres recevront en héritage, parfois sans le savoir. C’est le cas de Liz, d’ascendance française. Quand elle décide de partir en Provence, en l’an 2004 de notre ère, elle est loin de se douter que, depuis Sydney, le passé austral la suit.
Roman paru chez Gallimard en mai 2008
Avis et chroniques
Deux histoires à 70 000 années de distance mais qui ont des points communs, entre autre un secret transgénérationnel qui se perpétue dans la douleur.
L’histoire originelle des premières migrations sur la terre d’Australie, mais aussi celle de milliers d’enfants arrachés à leurs familles.
Un livre écrit par une spécialiste des questions scientifiques dont un précédent titre ( Requiem pour un poisson) m’avait aussi intéressé dont le sujet tournait autour du coelacanthe, poisson méconnu des profondeurs.
> cvd64 sur Babelio
Résumé : 70 000 ans avant Jésus-christ, les aborigènes investissent la terre australe où ils vécurent libres jusqu’au XVIII sème siècle et le débarquement en masse des colons britanniques. Spoliés puis massacrés, les descendants du clan des Jerr-Inga vivront un enfer sur leur propre terre. Liz, jeune fille d’origine Française vivant à Sydney décide de quitter l’Australie pour un petit village français de la Drôme afin d’y rechercher ses origines. Ces deux mondes à priori éloignés vont pourtant se rejoindre lorsque les cadavres s’amoncelleront autour de Liz et de Ralph, son mystérieux compagnon américain.
Mon humble avis : Tout d’abord merci à l’auteur pour l’envoi de ce roman. Je ne connaissais pas Christine Adamo et je suis ravi d’avoir eu l’opportunité de découvrir son oeuvre (j’allais écrire son univers mais depuis The Voice ce mot est rédhibitoire). Comme je l’ai déjà évoqué dans une précédente chronique, il peut parfois être délicat de juger un livre qu’un auteur a la gentillesse de me faire parvenir. Pour la deuxième fois consécutive ce mois-ci je reçois un texte de qualité, j’en suis ravi et, à vrai dire, un rien soulagé… Noir austral mêle avec subtilité deux récits distincts tant par l’époque que par le lieu, l’auteur éveille la curiosité du lecteur qui se demande bien à quel moment et par quel biais ces deux histoires vont se rejoindre. L’écriture est simple, fluide et sans prétention, les personnages fouillés et l’intrigue assez intéressante. La partie ‘ aborigène ‘ du récit est à mon humble avis la plus aboutie tant le talent de conteur de l’auteur et son érudition nous permet de découvrir la richesse d’une culture aujourd’hui presque disparue. J’ai plus de réserves sur la partie française avec quelques personnages plutôt stéréotypés et un dénouement un peu tiré par les cheveux mais il fallait bien que je fasse preuve d’un peu de mauvais esprit dans cette chronique ! Noir austral est néanmoins un polar réussi, accessible et efficace où le poids du passé et la culpabilité des survivants est traité brillament.
J’achète ? : Au-delà de l’intrigue le récit des pérégrinations du clan aborigène donne toute sa force à ce roman. Un bon petit polar.
> Franckync sur Babelio
70 000 av. JC, les continents sont en mouvement et l’homo sapiens aussi.
Suite à l’éruption gigantesque du Mont Toba, les péninsules de Sunda et de Sahul se sépareront à jamais pour, petit à petit, donner naissance à l’Océanie actuelle.
Le livre s’ouvre sur la longue marche d’une peuplade qui, poussée par la faim, quitte Sunda et brave les flots pour s’échouer sur une terre inconnue, Sahul. Pendant des millénaires, ces hommes peupleront Sahul, la parcourant de fond en comble, y puisant leurs mythes et leurs croyances, affrontant les changements climatiques, s’adpatant et survivant grâce à la faune et la flore dont ils tireront subsistance, remèdes et protections.
Cette odysée mènera les descendants de Yoolore, de Tjonambu et de Namoora, à l’aube du troisième millénaire dans l’Australie moderne dont ils ont été spoliés.
Parallèlement, en 2004 à Sydney, Liz enrage dans le Tribunal des Réfugiés où elle travaille. La défenestration d’une jeune Bangladaise et les méthodes humiliantes de la directrice lui sont devenues insupportables.
D’ascendance française, Liz largue tout et s’installe en Provence, là même où sa mère et sa grand mère ont séjourné pendant la guerre avant de s’embarquer pour l’Australie.
Bien décidée à découvrir l’histoire de cette mère qu’elle a si peu connue, et dont elle ne garde aucun souvenir, elle mène l’enquête et finira par éclaircir les zones d’ombre que son père lui a toujours dissimulées.
Et bien évidemment, l’épopée des Aborigènes rejoindra l’histoire de Liz.
C’est un voyage passionnant et fort bien documenté au coeur de l’histoire de ce peuple (cartes, planches, généalogie, lexique et explications supplémentaires en fin de livre).
J’ai été réellement enchantée par leur cosmogonie, et j’aurais aimé que l’on traverse le Temps plus lentement encore, afin d’en découvrir davantage sur cette culture. le récit faisant référence au XXe siècle est, lui aussi, riche d’enseignement sur le sort échu à ce peuple qui fut dépouillé, exploité, décimé et auquel les blancs ont volé ses enfants.
> Moustafette sur Babelio
Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Christine Adamo pour l’envoi de son livre dédicacé : «Noir austral». J’ai adoré ce polar passionnant, captivant qui nous fait voyager de l’Australie à la Provence en utilisant le véhicule du temps. le passé et le présent se conjuguent à merveille dans une intrigue haletante jusqu’au final imprévisible. L’héroïne au parcours plutôt atypique est très attachante. La digression sur les arborigènes est parfaitement documentée, maîtrisée et passionnante.
L’auteure use d’une écriture addictive, fluide et percutante. Un très bon moment de lecture !
B> Polarette sur Babelio
Voilà un roman sans prétention qui a su me captiver avec des ingrédients assez simples.
D’abord, même si la construction peut paraître classique, le lecteur sera intéressé par l’histoire de Lise, à laquelle s’entremêle celle d’une tribu d’aborigènes de 800000 ans avant Jésus Christ à nos jours.
L’histoire de Lise ne souffre d’aucune longueur. L’intrigue peut sembler banale, mais Christine Adamo sait la rendre intéressante en créant des personnages attachants et sympathiques: Lise, Joseph, Marthe, Ralph… En outre, à l’inverse de certains auteurs qui cherchent à tisser des intrigues complexes, et qui sont démasqués, Christine Adamo a entouré ses personnages d’énigmes d’apparence banale.
> La chronique complète sur Lalivrophile.net
Sur le même principe que son roman précédent (« Requiem pour un poisson »), Christine Adamo entrecroise 2 récits, l’un racontant l’arrivée des premiers hommes sur le continent qui sera l’Australie, en 70000 avant notre ère et l’autre narrant les aventures de Liz, jeune australienne qui quitte tout pour venir vivre en Provence, sur les traces de sa mère aujourd’hui décédée… Cette fois encore, l’alternance des 2 récits fonctionne bien et l’on se demande où les histoires se rejoindront. En attendant cette « confluence » de l’histoire, on suit avec intérêt les tribus aborigènes dans leurs tribulations jusqu’au 20e siècle et ce roman nous donne envie d’en savoir un peu plus sur ce peuple qui a été largement opprimé par l’occupant anglais (les « Ventres-de-poisson »!!!) jusqu’à il y a peu…
> CelineCDI sur Babelio
Presse & Interviews
Noir austral de Christine Adamo par Hubert Prolongeau pour Télérama, Mai 2006
ABORIGENES ET DU PLAISIR
On avait découvert Christine Adamo l’an dernier avec un réjouis- sant polar tournant autour du coelacanthe, « Requiem pour un poisson ». Elle récidive avec un autre objet scientifique, << Noir aus- tral ». Une jeune Australienne, Liz, quitte Sydney pour rejoindre la Provence. Elle ignore alors que va la rattraper un passé qui plonge ses racines d’abord dans l’expédition menée au XVIIIe siècle par un naturaliste compagnon de La Pérouse, ensuite dans la décou- verte de la terre australe par les aborigènes il y a 70 000 ans de cela, et dans les liens qu’ils y tissèrent avec les esprits…. Le thème aborigène a déjà flirté avec le polar, et sans doute la surprise est-elle moins grande avec ce deuxième roman qu’avec le premier. Ce serait pour autant injuste de négliger cette intrigante intrigue qui se penche avec passion et intelligence sur l’évolution de notre espèce et en profite pour dénoncer quelques-uns des scandales de l’époque : le drame des réfugiés ou l’occidentalisation forcée des aborigènes. Christine Adamo est peut-être en train de célébrer de nouvelles noces entre le pur divertissement et les questions scientifiques fondamentales. Une sorte de rêve de Darwin.
<< Noir austral », de Christine Adamo (Liana Levi, 316 p.).
Noir austral de Christine Adamo par H.A. pour Elle magazine, 2006
LA GUERRE DU FEU
Certains romans vous donnent juste une image du monde, d’autres vous apportent le monde. Ceux de Christine Adamo (Requiem pour un poisson), chercheuse en sciences environnementales, sont de la seconde espèce. En 70000 avant notre ère, les Aborigènes arrivent en Australie. Ils vivront en paix jusqu’à la rencontre, violente, avec les << Ventres-de-poisson » (les Blancs). Une violence qui explose dans la vie de Liz, partie à la recherche de ses origines. Armée d’humour, l’intrigue avance dans un chassé-croisé entre passé et présent, rythmé par quelques morts et une enquête. L’occasion de découvrir l’occidentalisation forcée des Aborigènes, le racisme australien, et d’interroger les rapports entre homme et nature. H. A.
Noir austral, de Christine Adamo, Liana Levi, 315 pages