L’équation du chat de Christine Adamo
31 décembre. Les douze coups de minuit résonnent dans Cambridge. D’un côté de la rivière Cam, qui traverse la ville, un meurtre sordide est perpétré. De l’autre, une expérience scientifique est menée.
1er janvier. Au petit matin, Hammond McLeod, le jeune doyen de l’Ecole des Sciences Biologiques de St Andrews en Ecosse, venu pour signer un important partenariat de recherche, rencontre Noreen Hartwick, censée être son associée en la matière. Celle-ci hésite pourtant car Douglas Sherman, le nouveau directeur du laboratoire informatique de l’Université et cosignataire du partenariat veut – sans explications – imposer une tierce personne : Laurel Brunner. Or cette dernière est spécialiste d’une discipline qui n’a rien à voir avec le projet des deux jeunes biologistes : la physique quantique. Cloîtrée dans son bureau, elle mène seule ses expériences… Comment contrecarrer les plans de Sherman ? L’assistante de McLeod, Martha, se lance alors, pour y parvenir, à l’assaut de la discipline et de ses mystères. C’est le début d’un huis-clos qui, le temps d’une journée, fait passer le lecteur de l’Angleterre d’aujourd’hui à l’Autriche de l’entre- deux guerres, où est née cette révolution conceptuelle.
Dans un climat inquiétant ce polar jongle avec les destins croisés des personnages, tout en retraçant avec brio l’histoire de la physique quantique jusqu’à ses principes fondateurs… Principes tellement en contradiction avec ce que l’on savait alors de l’essence du monde et de la frontière entre la vie et la mort que personne n’y croyait vraiment. Quant au lecteur, il commence à comprendre ce qu’est l’équation du chat…
Roman paru chez Liana Levi en mai 2009
Avis et chroniques
« Coopération ? Vous avez dit coopération ? Si, si, je vous assure, c’est l’objet de cette réunion de sommités un jour férié. Sauf que les ego surdimensionnés s’accommodent mal du partage et que la peur de céder un pouce de notoriété ou le fait de composer avec les idées des autres sont très difficilement supportables pour ces génies surexcités par l’enjeu. Et puis il y a le sexisme de base, le mépris des femmes, encore plus marqué pour celles aussi brillantes, voire plus qu’eux. Bref, l’accord est loin d’être une promenade de santé, la journée sera peut-être bien trop courte pour résoudre tous les désaccords. Surtout qu’il y a l’épineuse question de Laurel Brunner et des ses particules aux comportements étranges, qui peuvent être ondes ou matières, qui surprennent toujours et laissent dubitatif quand à l’exploitation possible de leurs propriétés.
Vous l’aurez compris, ce polar enquête sur la matière dans ce qu’elle a de plus intime, l’infiniment petit et ses fascinantes propriétés. Avec des allégories simples, Christine Adamo reprend l’histoire de la physique quantique depuis son origine jusqu’à nos jours, ses paradoxes, ses énigmes et ses explications sont limpides. J’ai eu l’impression de maîtriser un sujet qui m’est en très grande part tout à fait étranger. Les échanges d’énergie, les convergences constructives ou destructives, les particularités de la lumière, tout est évoqué et mêlé à l’intrigue.
Parce qu’il y a intrigue, n’oublions pas que nous sommes dans un polar. Il enquête donc également du côté des hommes qui s’agitent tels des particules, sans avoir plus parfois de sens et de compréhension possible, semblant trouver une cohérence pour aussitôt la renier. Finalement, les lois de la physique s’appliquent également à tout ce petit monde, les collisions s’enchaînent et les résultats sont souvent étranges. Seule Martha, accompagnée son ami Bob, à l’abri du monde, fiévreux dans l’étude mais hors du combat, tente de mettre en ordre toutes les informations glanées sur internet. Elle y mêle poésie et musique, trouve des ponts où il est impensable d’en voir, c’est une artiste.
C. Adamo nous fait toucher un univers abscons par le biais d’un suspense permanent, d’images judicieuses et de personnages, qui pour être loin de notre quotidien, nous ressemblent diablement. Une écriture recherchée, simple mais visant juste, et un style qui manie humour, poésie parfois, et codes du suspense fait de L’Équation du Chat l’OVNI de cette rentrée. Un polar, oui, mais édifiant et passionnant. »
B> L’avis de Quatre sans Quatre du blog Des polars et des notes
Cela faisait un long moment que j’attendais ce livre de Christine Adamo… oh oui longtemps, depuis son dernier thriller « Web mortem » sorti en juin 2009, avec impatience j’avoue ! j’aime ce qu’écrit Christine Adamo. Son 1er livre « Requiem pour un poisson » a été un vrai coup de foudre… c’est une amie qui me l’avait conseillé et prêté… et grâce à cette amie j’ai fait connaissance avec Christine Adamo. La fan était ravie, intimidée, admirative. Nous sommes devenues amies. Donc en moi cohabitent (très bien d’ailleurs) deux parties : la fan lectrice et l’amie d’autre part.
Ici ce sera la lectrice qui vous parlera de « L’équation du chat »… Titre étrange mais très bien trouvé, en complète adéquation avec le fil rouge du livre, la physique quantique.
Alors je vous le dis de suite, ce sera fait, la partie du livre qui parle de la physique quantique n’est pas ce que j’ai préféré, loin s’en faut ! Je suis une littéraire dans l’âme, absolument pas une scientifique. Même si Christine nous la propose au travers des recherches de Martha la super assistante d’Hammond MacLeod et de son ancien prof, Bob, de manière assez humoristique et avec plein de métaphores sympas, ça reste néanmoins du chinois pour moi, à part quelques rares éclairs de compréhension ! Bon heureusement qu’il y a beaucoup, beaucoup d’autres choses à se mettre sous la dent dans ce livre… et là j’ai adoré ! Un vrai bon thriller angoissant, avec un suspens bien mené, des personnages intéressants avec des personnalités fortes, profondes et complexes. Un vrai puzzle qui ne se met en place qu’à la fin… donc nous tient bien en haleine.
Tout se passe en l’espace de quelques heures, le 1er janvier, à Cambridge essentiellement, avec un temps épouvantable de neige, de vent, de brouillard, de froid intense… cela rajoute bien à l’atmosphère angoissante, étouffante de cette histoire.
On navigue dans l’univers universitaire. Un contrat très important doit être signé avant minuit le soir même si les protagonistes veulent obtenir des financements, le nerf de la guerre. Tout paraissait sur le point d’être signé, avant un coup de théâtre du Docteur Doug Sherman, qui veut imposer une nouvelle clause, la physique quantique, au Docteur MacLeod et au docteur Noreen Hartwick. Une guerre des nerfs brutale allant jusqu’à des agressions physiques commence. En parallèle, le Docteur MacLeod fait appel à sa secrétaire (un 1er janvier !) pour lui faire faire des recherches sur la physique quantique pour contrecarrer les projets de Sherman (où MacLeod se trouve, l’internet est coupé pour la journée ! sa secrétaire, elle, se trouve en Ecosse).
On suit aussi le docteur Laurel Brunner qui travaille pour Sherman sur la physique quantique, une « drôle » de scientifique à la personnalité plus qu’étrange et dont le passé est très important dans cette histoire. Je n’en dis pas plus. On suit aussi sa fille, Denisa.
Par moment, on se trouve dans la tête d’un homme qui parait pour le moins dérangé… je dirais même fou… et dangereux. Qui est-ce ? Qu’a-t-il fait ?
Et à intervalle régulier, on retourne dans le passé, dans les années 30 en Autriche, avec un petit garçon, Eugen, maltraité par sa grand-mère paternelle, abandonné par ses parents et… je ne veux pas vous en dévoiler plus, mais c’est dur de lire ce que certaines personnes peuvent faire subir à des enfants.
La famille, les secrets de famille, la maltraitance, la folie, le passé, la violence sont des élèments importants dans ce livre.
Christine Adamo mélange tous ces ingrédients habilement, nous fait nous attacher à certains personnages plus qu’à d’autres, mais tout n’est pas forcément noir, ni blanc… on navigue souvent dans toutes les nuances du gris, à l’instar du temps qu’il fait… Bref, j’ai aimé ce thriller psychologique. A vous de le découvrir !
> Lilou08 sur Babelio
Pour tout vous dire je choisis mes lectures selon trois critères « hautement scientifiques ». 1) le titre, 2) la couverture et 3) éventuellement la quatrième de couverture. le hasard joue donc une part importante dans mes choix et la surprise est souvent au rendez-vous (bonne ou mauvaise). le hasard, Christine Adamo ne joue pas avec, c’est une matheuse. Tout au long des 375 pages de l’équation du chat, l’auteure trousse un singulier puzzle policier et scientifique. La perplexité est le sentiment qui domine jusqu’au dénouement final qui remet tout en place. Original et déconcertant, prévoir quand même une boîte d’aspirine pour les non initiés…
> Libraire74 sur Babelio
Le professeur McLeod, déjà rencontré dans « Web mortem » du même auteur, est à Cambridge le 1er janvier pour boucler une demande de subvention avec des confrères. Dans la neige et le froid, l’intrigue se forme autour d’expériences de physique quantique issues des recherches de Schrödinger et de son chat.
Bien que basée sur les sciences, ce bouquin peut être lu par des gens qui n’y connaissent rien comme moi. L’intrigue tient en haleine, le côté historique est intéressant, les gens se croisent dans la ville universitaire de Cambridge, entre sexe pour les adultes, amour naissant pour les ados, enfances compliquées…
Les personnages sont attachants, l’auteur me semble qualifié pour ce que je peux juger, son site internet et ses posts sur internet sont intéressants. Je lirai d’autres de ses romans avec curiosité et plaisir.
> ArlieRose sur Babelio
Presse & Interviews
La Marseillaise, « Un plaisant cours de physique quantique » par Jacques Lovichi, 18 octobre 2015
« Le livre de C. Adamo appartient à cette catégorie d’écrit qui ne saurait être résumé (…).La seule certitude, c’est qu’un (…) cours de physique quantique vous est assené sur le coin du minois et que, plus vous avancez, plus vous vous noyez dans la Cam (rivière qui a donne son nom à la ville universitaire de Cambridge) où (…) flotte un corps féminin (…) non identifié. (…)
Ce roman est également (…) un inextricable et passionnant roman policier. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’intrigue commence entre une brutale Saint Sylvestre et un laborieux premier janvier. Rien d’ailleurs n’est hasard dans ce livre. Que vient faire le chat au cœur de cet embrouillamini ? Là encore, bien difficile de parler sans dévoiler beaucoup trop tôt l’une des composantes majeures du récit. Sachez simplement que les petits félidés de la bibliothécaire disparaissent comme par magie et que leur disparition est bien entendu directement liée a l’intrigue policière Dire que le lourd climat qui, des les premières pages, envahit l’espace, que le très habile croisement des aventures individuelles – matérialisées par la multiplicité des voix – compliquent et éclairent a la fois, paradoxalement, la vision que peut avoir le lecteur attentif de ce microcosme ahurissant et policé dans lequel évoluent de fortes personnalités hors du commun, est clause de style. II nous est signalé que l’auteur a été « enseignant-chercheur dans la gestion de l’information environnementale » (et qu’elle est) coupable de trois autres romans où la science est toujours présente (« Requiem pour un poisson » et « Noir austral », chez Liana Levi, « Web mortem », chez Albin Michel, (…). On peut imaginer qu’elle a mis beaucoup d’elle-même dans certains de ses personnages. (…) J’en ai trop dit. Régalez-vous. »